Du mardi 18 au jeudi 20 octobre, des archéologues accompagnés par une pelleteuse ont effectué une grosse dizaine de sondages au cœur du quartier Espérance. Des éclats de silex taillés par l'homme ont été trouvés ainsi qu'un nucleus, un gros bloc de silex préparé pour fabriquer un outil.
Il y a 600 000 ans, l'homme préhistorique taillait du silex à l'endroit où se tient aujourd'hui le quartier Espérance. C'est du moins ce qu'avait prouvé Jacques Boucher de Perthes en son temps. La zone était alors appelée "Moulin Quignon".
Malheureusement, l'archéologue amateur n'avait pas collecté toutes les informations scientifiques nécessaires pour que la science moderne puisse être sûre de ce qu'il avançait. Le sort s'est longtemps acharné sur le site de Moulin Quignon, entre disparition des découvertes et perte des données. La Ville d'Abbeville et le Museum national d'histoire naturelle se sont associés cette année pour donner une nouvelle chance à la science. Et ce fut un succès ! Du mardi 18 au jeudi 20 octobre, des archéologues accompagnés par une pelleteuse ont effectué une grosse dizaine de sondages au cœur du quartier Espérance. Le deuxième trou a fait naître un espoir : deux éclats de silex taillés par l'homme ont été découverts. Mais le meilleur résultat a été pour le treizième sondage qui a permis de sortir de terre plusieurs éclats importants dont un nucleus, un gros bloc de silex préparé pour fabriquer un outil mais abandonné avant la fin. Pourquoi est-ce important ? Parce que, trouvés à plus de 4 mètres de profondeur, ces objets sont les plus anciennes traces de l'homme préhistorique trouvés dans cette partie de l'Europe. Ils datent de - 600 000 ans, soit du paléolithique inférieur.
Cela confirme que Jacques Boucher de Perthes avait raison ! L'histoire recommence et ce n'est que le début, puisqu'en 2018, Boucher de Perthes sera mis à l'honneur et ces nouvelles découvertes exposées au musée d'Abbeville qui porte son nom.