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La collegiale Saint-VulfranLa collégiale Saint Vulfran • Parvis Saint-Vulfran

Ce joyau de la cité est un remarquable exemple du style gothique flamboyant. Construite à partir de 1488, seules la façade et la nef furent achevées en 1537. Il faudra attendre le début des années 1660 pour voir l’érection du chœur dans un style plus simple que le reste de l’édifice.

Admirez les deux tours culminants à près de cinquante-six mètres, la façade élégante, les porches ornés de sculptures remarquables… A l’intérieur, la hauteur sous la nef est impressionnante : elle culmine à trente-trois mètres. L’effet est saisissant, d’autant plus que les piles ne sont pas garnies de chapiteaux qui accrocheraient le regard. Du sol aux clefs de voutes, le visiteur suit les lignes pures de la pierre de taille dont les nervures sculptées s’épanouissent en entrelacs au niveau de la voûte.

Gravement endommagée lors des bombardements aériens du 20 mai 1940, la collégiale a été depuis en grande partie restaurée. Les projets continuent toujours : en 2012, le tableau de Charles Gleyre, Saint-Jean sur l’île de Patmos, a été raccroché après une importante restauration financée en partie par les « Amis de Saint-Vulfran » et par les « Amis du Musée Boucher-de-Perthes ». 2013, verra d’autres chantiers se concrétiser comme la restauration et la mise en valeur du buste reliquaire de saint-Vulfran.

La collégiale est classée au titre des Monuments historiques sur la liste de 1840.

 

 

Photo du beffroi d'AbbevilleLe Beffroi et le Musée Boucher-de-Perthes • 24, rue Gontier Patin

Érigé au cours du XIIIème siècle, le beffroi d’Abbeville, l’un des plus anciens de France, est inscrit au patrimoine mondial par l’UNESCO depuis 2005.

Symbole des libertés communales d’Abbeville, il témoigne fièrement du pouvoir communal acquit avec la Charte reçue en 1187 du comte de Ponthieu. Cette Charte, toujours conservée, est l’élément fondateur de la naissance de la ville d’Abbeville.

Avec la trésorerie qui y est accolée, le beffroi abrite aujourd’hui une partie du musée Boucher-de-Perthes, du nom d’un grand préhistorien et collectionneur abbevillois du XIXème siècle. On peut y admirer un ensemble de peintures, de sculptures, d’objets d’art, allant du XVe au XIXe siècle, ainsi qu'une importante collection archéologique et d’histoire naturelle dont des oiseaux de la Baie de Somme.

Le beffroi et la salle de la trésorerie sont inscrits au titre des Monuments historiques par arrêté du 18 mai 1926.

Informations pratiques :
Visite guidée gratuite chaque premier dimanche du mois à 16h00
Visite guidée sur rendez-vous à partir de 5 personnes
Tarif : 1 euro, gratuit pour les moins de 18 ans
Tél.: 03 22 24 08 49
Courriel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

 

Le Théâtre municipalLe Théâtre municipal • Boulevard Vauban

Construit au début du XXe siècle, le nouveau théâtre municipal remplaçait celui de la rue Millevoye jugé alors trop exigu et vétuste.

Avec le démantèlement des fortifications, depuis la fin du XIXe s, Abbeville gagne en superficie constructible. De nouveaux boulevards sont alors créés sur l’emplacement des anciennes fortifications : c’est le cas du boulevard Vauban. Sur l’un des bastions, face à la rue Millevoye, la municipalité décide d’établir ce nouvel équipement culturel. Le gros œuvre est terminé en 1914 mais jamais inauguré à cause des évènements politiques qui secouent l’Europe. Toutefois, le bâtiment servira pendant la durée de la Première Guerre mondiale comme salle de spectacle destinée notamment aux soldats britanniques qui sont stationnés dans cette ville d’arrière front.

La première grande représentation d’après guerre fut donnée en octobre 1919 avec au programme La Traviata.

Protégé au titre des Monuments historiques par arrêté du 23 juillet 2003, le théâtre d’Abbeville possède l’une des rares salles à l’italienne du nord de la France.

 

 

L'église du Saint-SépulcreL’église du Saint-Sépulcre et les vitraux d'Alfred Manessier • Place Saint-Sépulcre

La tradition veut que, sur cet emplacement, Godefroy de Bouillon réunit ses troupes avant de partir pour la première croisade au début du XIe siècle. A la suite de cet évènement, et pour commémorer ce départ vers la Terre sainte, une première église fut érigée. Remplacée au XVe siècle par une construction en pierre, dans le style gothique alors en vogue, l’église du Saint-Sépulcre fut considérablement agrandie et remaniée au cours de la seconde partie du XIXe siècle.

Vitraux d'Alfred ManessierTouchée, elle aussi, par les bombardements de mai 1940, l’ensemble des verrières explosèrent. Garnies de vitres blanches, l’édifice attendit les années 1980 pour se voir paré d’un spectaculaire ensemble de vitraux dessinés, à la demande du Ministère de la Culture, par l’artiste peintre Alfred Manessier. Alfred Manessier, enfant du pays, qui avait peur de cette église durant son enfance lui a finalement offert, comme un expiatoire, un voyage spirituel non figuratif inspiré des couleurs et de son amour pour la Baie de Somme. C’est plus de trois cent mètres carrés de verrières qu’il imagine et voit réaliser grâce au talent des maîtres – verriers.

Ces vitraux contemporains n’en font pour autant pas oubliés le passé de cette église qui conserve de beaux éléments mobiliers datant notamment des grands travaux du XIXe siècle.

l'église est classée au titre des Monuments historiques par arrêté du 11 octobre 1907.

 

 

L'Hôtel et le parc d'ÉmonvilleHôtel et jardin d’Émonville • 26, place Clemenceau

A l'origine propriété du prieuré Saint-Pierre, le site est racheté au début du XIXe siècle par une riche famille abbevilloise, les Foucques d'Émonville, qui lui laissera son nom.

Pierre Paul Arthur d'Émonville (1809 – 1880) décide de remanier entièrement bâtiments et terrains pour en faire un hôtel particulier (1861) entouré d'un jardin à l'anglaise remarquable. L'hôtel est imaginé et construit par le célèbre architecte Hector Martin Lefuel (architecte du Louvre de Napoléon III), qui réinterprète les codes de la Renaissance. Des serres et une orangerie agrémente le jardin, M. d'Émonville collectionne les arbres remarquables et possède alors une somptueuses collections de camélias.

Arthur d'Émonville et son épouse n'ayant pas de descendants, la propriété est vendue à la Ville, qui est fait un musée communal : Le Musée d'Abbeville et du Ponthieu. Le jardin est ouvert au public et les communs accueillent la bibliothèque municipale (actuelle École des beaux-arts).

Lors de la Seconde Guerre mondiale, les services de la municipalité s'installent dans l'hôtel d'Émonville après la destruction de l'hôtel-de-ville par les bombardements de mai 1940. Ce n'est en 1965, que l'hôtel devient la bibliothèque municipale. Aujourd’hui le Service des Archives municipales et celui du Patrimoine se sont également installés dans l'hôtel de M. d'Émonville.

 

 

Le CarmelLe Carmel • 34 - 36 rue des Capucins

Niché au cœur d’Abbeville, l’ancien Carmel, devenu Maison du Patrimoine, s’ouvre désormais aux visiteurs.

Derrière la lourde porte cochère du 36 rue des Capucins, le monastère des carmélites a conservé son aspect tel que l’on laissé les religieuses à leur départ en 1998. Présentes sur cette propriété depuis 1821, elles rénovèrent le vieux couvent des frères capucins qui était devenu une maison particulière pendant la période révolutionnaire et ce jusqu’au rachat par les carmélites du monastère de Jésus Maria.

De grands murs de sept mètres cinquante de haut furent dressés tout autour du vaste terrain de plus d’un hectare et demi pour appliquer la Règle de cet Ordre religieux cloîtré. Des portes hermétiques et diverses grilles marquent également cette démarcation entre le monde séculier et le monde cloîtré réservé exclusivement aux carmélites. Elles vivent presque en autarcie, se nourrissant des nombreux fruits et légumes produits dans le potager et le verger qui occupe une très large place des jardins.

La ville d’Abbeville se porta acquéreur de l’ensemble immobilier, au départ de la communauté, pour le convertir en lieu culturel. Depuis, de nombreux concerts et expositions s’y tiennent tout au long des saisons culturelles, sans oublier les visites commentées des espaces historiques.

Haut lieu patrimonial, Le Carmel-Maison du Patrimoineest destiné à accueillir en ses murs le futur Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine dans le cadre de la candidature d’Abbeville au label « Pays d’art et d’histoire ».

 

 

La Porte des Ursulines • Chaussée du Bois

La Porte des UrsulinesSeuls subsistent le portail de la chapelle et une partie des façades du cloître de pur style Louis XIII. Les plans de ces bâtiments religieux avaient été dressés semble t-il par la Mère supérieure en personne. École renommée, tenue par des sœurs ursulines, l’établissement devint après la Révolution française un haras. La chapelle sert alors de magasin de fourrages.

A la fin du XIXe siècle, les bâtiments redeviennent un établissement scolaire sous le nom d’École Saint-Stanislas. Après la loi de séparation de l’Église et de l’État, en 1905, Saint-Stanislas ferme ses portes et les bâtiments restèrent inoccupés jusqu'à la Première Guerre mondiale. Puis, de 1914 à 1923, l'ensemble sert de caserne.

En 1924, l’édifice accueille un établissement scolaire pour jeunes filles : le collège Jules-Ferry. Enfin en 1939, les autorités militaires réquisitionnent les locaux. Le 20 mai 1940 l’édifice, l’un des plus beaux exemples de l’architecture du XVIIe siècle à Abbeville, est détruit par les bombes incendiaires. Il n’en reste aujourd’hui que les façades de deux ailes et celle de la chapelle. devient Jules Ferry jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale.

Ce monument connaît aujourd'hui une deuxième jeunesse : à partir de photographies et documents anciens, les parties manquantes ou abîmées de la façade de la chapelle ont pu être remplacées. Environ 1200 briques ont été nécessaires à ce lourd et minutieux travail. Un système d’éclairage remarquable a été mis en place afin de mettre en relief la « Porte des Ursulines ».

Les bâtiments claustraux et la chapelle du couvent des Ursulines sont inscrits aux Monuments historiques par arrêté du 18 mai 1926.

 

 

L’Église Saint-Gilles • Rue Saint-Gilles

L’église fut bâtie entre 1485 et 1528, sur les restes d’un premier édifice du XVe siècle. D'originel, il ne reste aujourd'hui que le portail central. Dès sa fondation, l'édifice est fragile et menace de s'effondrer à plusieurs reprises. Mais ce sont des évènements historiques qui auront raison de lui, comme lors de la Révolution française. A cette époque, l’église est fermée au culte, et sert de magasin de fourrages. Très dégradée, elle est intégralement restaurée par l'abbé Martin à partir de 1860, dans un style néogothique alors très en vogue. La paroisse n’est pas très riche mais le quartier est celui de nombreuses familles nobles qui habitent dans les hôtels particuliers qui se situent le long de la chaussée Saint-Gilles. Ces familles vont considérablement aider l’abbé Martin en contribuant par leurs dons à la nouvelle décoration de l’église. A terme, l’édifice est une sorte de bonbonnière dont les murs intérieurs sont recouverts de décors peints dont seuls subsistent aujourd’hui quelques rares fragments.

L'église Saint-Gilles d'AbbevilleEn effet, les bombardements de mai 1940 détruisent en très grande partie l’église. Elle est reconstruite dans un style épuré résolument contemporain à l’intérieur. Seules les façades extérieures ont pu être conservées en partie. L’église fut rendue au culte en mars 1967.

La riche ornementation de sa façade occidentale date du XVe siècle et s’inscrit parfaitement dans le style gothique flamboyant. La statue de Saint Gilles, et de la biche qui l’accompagnait dans son ermitage, occupe le trumeau du porche principal. Sculptée au XIXe siècle, elle intègre ainsi l’iconographie du portail qui relate la vie du saint grâce à l’archivolte historiée du tympan (ensemble des ornements qui forment la partie supérieure du portail).

A ce portail principal en répond un second, à droite, dont l’aspect se rapproche du premier. Il est dédié cette fois à la Vierge et présente également une riche ornementation d’entrelacs de pierre.

Sur la gauche, l’église est flanquée d'une haute tour d'une vingtaine de mètres. Jusqu’en 1940, ce clocher possédait une toiture d’ardoise formée d’un dôme surmonté d’une flèche.

L'église est inscrite au titre des Monuments historiques par arrêté du 4 mars 1926.

 

 

Le Château de Bagatelle • 131-133 route de Paris

« Ce n’est rien, c’est une bagatelle ! » se serait exclamé le riche et puissant sieur Josse van Robais. Cette “folie” (maison dans les feuilles) caractéristique de l'architecture sous le règne de Louis XV fut édifiée dans les années 1750-1760.

Manufacturiers renommés, les van Robais étaient arrivés à Abbeville au début du règne de Louis XIV pour y établir, à la demande du Roi et de son ministre Colbert, une manufacture de draps fins. Cette manufacture devint l’une des plus grandes du pays, faisant travailler plusieurs centaines d’ouvriers et bénéficiant de nombreux privilèges accordés par le pouvoir royal comme celui du monopole de la production sur la région d’Abbeville ou celui de pouvoir exercer la religion protestante pour les van Robais et leurs ouvriers hollandais dans un pays profondément catholique.

À Bagatelle, la famille van Robais reçoit les rendez-vous professionnels importants et se détend dans le vaste parc. Les différents salons témoignent encore de la manière de vivre des familles aristocratiques au XVIIIe siècle.

Au château de Bagatelle et à la Manufacture dite des Rames, il faut ajouter la Maison Neuve qui est le nouvel hôtel particulier de la famille. Cet important hôtel existe toujours partiellement au 22 – 24 rue Lesueur (actuelle résidence Baron Édouard de Morgan).

Le château est inscrit au titre des Monuments historiques par arrêté du 18 mai 1926. Les jardins à la française et le parc le sont également par arrêté du 26 novembre 1946.

 

 

La Gare • place de la gare

Au milieu du XIXe siècle, un débat contradictoire est engagé entre la Compagnie du Chemin de Fer du Nord, la municipalité et la chambre de commerce d’Abbeville concernant l’emplacement de la gare définitive.

Finalement, c’est un emplacement à l’extrémité de la rue Saint-Jean des Près qui est choisi. Les travaux débutent en 1855. On ouvre une issue dans le rempart et on construit des ponts sur le canal de transit et le fossé des fortifications.

La gare d'AbbevilleEn 1862, les travaux de construction de la station définitive d’Abbeville s’achèvent. De construction légère en brique et en bois, pour répondre aux exigences stratégiques de l’autorité militaire, le bâtiment surmonté d’un clocheton, est flanqué de deux pavillons (l’un d’eux a été détruit depuis). Sa silhouette évoque l’architecture balnéaire en vogue sur la côte picarde sur laquelle se développe à ce moment là les premières stations touristiques comme Le Crotoy ou Mers-les-Bains.

En 1912, la façade du bâtiment est avancée, les pignons refaits et le clocheton déplacé. La gare traverse les deux grandes guerres sans dommage.

La gare est inscrite au titre des Monuments historiques par arrêté du 28 décembre 1984.

 

 

Les bains douches d'AbbevilleLes Bains-Douches • 20, rue Jules Magnier

Les Bains-douches d'Abbeville furent construits entre 1909 et 1910 sur les plans des architectes Greux et Marchant. Ils s'inscrivent dans le courant hygiéniste alors en vogue. La Caisse d’Épargne d'Abbeville œuvre ainsi dans le domaine social en construisant, à l'emplacement de l'ancien quartier de cavalerie Saint Joseph, cet établissement moderne qui resta en activité jusque dans la seconde moitié du XXe siècle.

La façade est ornée d'un fronton animé par des mascarons et des éléments d'inspiration végétale. Les sculptures sont l'œuvre de l'artiste amiénois Louis Leclabart (à qui Abbeville doit également le groupe sculpté des Patrouilleurs, monument aux morts de 1914-1918, situé place du Général de Gaulle). A l'intérieur, les vitraux notamment sont de style Art Nouveau dont certain sont signés par le maître verrier Laigle, un autre artiste amiénois.

Conservé intact depuis sa fermeture, l'établissement possède un charme fou. En 2006, le bâtiment est racheté par un commerçant abbevillois. Celui-ci vient de le restaurer en collaboration avec un autre commerçant qui y a installé son salon de coiffure atypique où les baignoires, les cabines de douches et d'autres éléments d'origine ont trouvé leur place.

Aux visiteurs, rappelez-vous que cet immeuble est une propriété privée. Toutefois, avec un sourire l'équipe du salon vous accueillera avec plaisir pour découvrir ce lieu hors du commun.

 

 

Autres visites

Le centre-ville et ses richesses

On passe devant sans y faire attention et pourtant, plusieurs maisons du XVIe siècle et autres bâtiments méritent le détour et font partie intégrante du patrimoine abbevillois. Abbeville a bénéficié dans les années d’après-guerre d’un nouveau plan d’urbanisme. Les ruines de mai 1940 laissent place à de nombreux bâtiments en brique, pierre et béton. Au dessus d’un rez-de-chaussée de commerces, plusieurs niveaux d’appartements modernes voient le jour. Des cours et places émaillent le centre-ville en référence à l’ancien plan de la Ville. Cette architecture de la seconde Reconstruction est aujourd’hui reconnu comme un élément patrimonial important de la Ville.

Plusieurs hôtels particuliers remarquables, boutiques anciennes, places et édifices religieux notamment sont à découvrir seul ou en compagnie d’un guide. Bonne découverte !