À l’issue du vote citoyen organisé du 29 avril au 13 mai 2025, la Ville d’Abbeville a choisi de renommer le kiosque de la place Max Lejeune en hommage à Anne-Marie Chédeville, résistante abbevilloise. Une démarche symbolique menée avec l’association Femmes Solidaires et la sous-préfecture de l’arrondissement d’Abbeville.
Pour célébrer le 80e anniversaire du premier vote des femmes en France, le 29 avril 1945, la Ville d’Abbeville, l’association Femmes Solidaires et la sous-préfecture ont lancé une initiative citoyenne inédite : renommer le kiosque de la place Max Lejeune au nom d’une femme ayant marqué l’Histoire. Huit personnalités féminines engagées étaient proposées au choix des habitants.
Du 29 avril au 13 mai, 705 personnes ont participé au vote, dont 435 en ligne, via le site de la commune ou en déposant leur bulletin à l’Hôtel de Ville. Un engouement fort, salué par les organisateurs, qui témoigne d’un intérêt partagé pour la mémoire et l’égalité.
Une Abbevilloise au destin exemplaire
Le nom qui s’est imposé au terme du vote est celui d’Anne-Marie Chédeville, native d’Abbeville, résistante et grande figure de l’engagement local. Née le 14 septembre 1920, elle commence sa carrière comme employée de bureau à la sous-préfecture. Contactée par l’abbé Carpentier durant l’Occupation, elle s’engage dans la Résistance en hébergeant des aviateurs alliés et des combattants clandestins.
Arrêtée en décembre 1941, puis libérée en juin 1942, elle poursuit son engagement après-guerre en fondant un service d’aide aux mères à Abbeville. Elle devient adjointe au maire de 1983 à 1989, puis conseillère municipale jusqu’en 1995. Chevalier de l’ordre national du Mérite, elle est également membre fondatrice de l’association autonome des déportés et résistants d’Abbeville. Une plaque en son honneur à avait été dévoilée à la sous-préfecture le 26 septembre 2024, dix ans après son décès.
Une inauguration prévue cet été
Le nom d’Anne-Marie Chédeville sera soumis à validation lors du prochain conseil municipal, prévu le 7 juillet 2025. Une inauguration officielle du kiosque aura lieu durant l’été, en présence de la famille.
Pour Sarah Bosio, conseillère municipale et vice-présidente de l’association Femmes Solidaires, cette démarche est plus qu’un simple changement de nom : « C’est une reconnaissance collective du rôle des femmes dans l’histoire locale et un geste fort en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. »
