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SANTÉ

Anaïs Quemener n'est pas abbevilloise ni même de la région Hauts-de-France et pourtant elle tenait absolument à être présente le 2 octobre à l'occasion de la manifestation sportive Martine Morin.

Grande gagnante de la Cromagnon 2016 (course nature de 15,8 km) et du parcours court en 2015, Anaïs est bien connue dans le domaine de la course à pied. À seulement 25 ans, elle vient même de remporter le titre de Championne de France de Marathon le 18 septembre, rien que ça ! Tout le monde ne peut être qu'admiratif de son parcours sportif surtout quand on sait qu'il y a un an encore, la jeune athlète se battait contre un cancer du sein stade 3. C'est le 7 août 2015 que sa vie a basculé. Elle raconte…

“Cela faisait bien 6 ou 7 mois que j'avais une grosseur au sein, se souvient Anaïs. J'étais suivie régulièrement par un gynéco et je lui en ai parlé. Il m'a dit de ne pas m'inquiéter, que je n'avais pas d'antécédents familiaux et que je menais une vie très saine (je fais de la course à pied depuis l’âge de 9 ans). La grosseur devenant de plus en plus importante, j'ai demandé un deuxième avis. J'ai fait une prise de sang et là rien. J'ai dû attendre un 3ème avis et une échographie mammaire pour entendre le médecin me dire : c'est un cancer du sein stade 3. Je suis aide-soignante et je savais ce que cela voulait dire. Tout a ensuite été très vite. J'ai commencé la chimiothérapie le 18 août : 8 cures toutes les 3 semaines sur 2 jours. Ensuite mastectomie gauche le 22 février 2016 et radiothérapie pendant 2 mois 5 jours sur 7”.

 

Courir malgré la maladie

“Courir a toujours été primordial pour moi, c'était mon lien avec mon “ancienne vie”, le moyen que j'avais d'effacer cette maladie !  En août 2015, j'ai commencé ma 1ère chimio le lundi, et le dimanche j'étais sur les chemins de terre à Drucat. Je m'étais inscrite à la Cromagnon avant de savoir que j'étais malade… J'ai fait le 8 km et à l'arrivée j'ai vu des étoiles ! Je l'ai quand même remporté mais je m'étais dit que l'année prochaine je reviendrai et je ferai la grande et je la gagnerai !” Qu'à cela ne tienne, après sa dernière cure de radiothérapie fin juin 2016, Anaïs était sur le départ de la Cromagnon et l'a remportée haut la main ! “À l'occasion de cette course je suis tombée sur un tract d’Octobre Rose et la manifestation sportive à Abbeville et je me suis dit “cet évènement est fait pour moi”. Faire du sport pour vaincre le cancer telle est ma vocation et celle de l'association à laquelle j'adhère depuis que je suis tombée malade : “Casiopeea, le sport pour vaincre”. Cette association de lutte contre le cancer du sein regroupe des femmes en traitement ou qui sont passées par là, pour organiser des activités sportives en groupe. Là-bas j'y ai rencontré des gens formidables et je me suis sentie beaucoup moins seule”.

 

Tout le monde peut un jour être concerné

“Aujourd'hui je fais de la prévention car personne n'est à l'abri. Je n'avais pas d'antécédents familiaux, je mangeais très sainement et je pratiquais une activité physique et pourtant je suis tombée malade. Le cancer c'est la loterie. Il faut pratiquer l'auto-palpation, utiliser tous les moyens que nous avons aujourd'hui pour se faire dépister ! Le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme, avec 42 000 nouveaux cas chaque année en France et quelques centaines pour les hommes. Il toucherait une femme sur huit au cours de sa vie. C'est beaucoup hein ! Allez faites-vous dépister !”